Mais les sollicitudes concernant la 5G ne se limitent pas à la collecte de données et aux violations de la vie privée. En effet, celle-ci a également suscité de nombreux débats en ligne quant à son danger potentiel pour la santé et l’environnement. L’un des éléments les plus inquiétants sur cet aspect de la technologie est que celle-ci est encore essentiellement dans la phase expérimentale lorsqu’il s’agit des effets qu’elle aurait sur les êtres vivants.

- Tour 5G en feu
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Tant et si bien que certains dirigeants se sont opposés catégoriquement au déploiement de la 5G dans leurs villes. Comme ce fût le cas pour Céline Fremault, ministre belge de l’environnement et de l’énergie, qui annonça en juillet 2019 :
« Les Bruxellois ne sont pas des cobayes dont je peux vendre la santé à profit. Nous ne pouvons laisser aucun doute. »
Cette déclaration semble indiquer que les inquiétudes au sujet de la 5G sont plus que le produit de quelques théories réactionnaires du complot.
Ces préoccupations étant populaires, de multiples incendies criminels conduits sur des antennes de relais 5G ont été rapportés partout dans le monde.
Ainsi, au Royaume-Uni, les rapports indiquent que jusqu’à 77 tours ont été ciblées dans l’espace d’un seul mois, avec des cas également signalés en Irlande, à Chypre, en Belgique et en Australie, où la police anti-terroriste a été déployée. Cependant, bon nombre de ces tours n’étaient pas des tours 5G, et dans certains cas, les dommages ont même conduit à des pannes pour les services d’urgences essentiels.
Bien qu’il ne soit pas question d’approuver des actes de vandalisme de quelque manière que ce soit, le scepticisme et la paranoïa associés à cette initiative technologique sont compréhensibles.
Alors que tout le monde était soumis à des mesures strictes en matière de santé liées à la COVID-19 sous forme de quarantaine à l’échelle nationale, et de distanciation physique, de nombreuses personnes ont remarqué que la fibre optique nécessaire au fonctionnement de la 5G était installée dans leurs rues, souvent à l’insu des résidents locaux. En outre, un grand nombre de ces opérateurs techniques ont été repérés sans masques et en violation des règles de distanciation physique, alors que l’épidémie était à son apogée.
Aussi exagérées que soient certaines réactions, il ne fait aucun doute que la 5G augmentera considérablement l’exposition du public aux radiofréquences et champs électromagnétiques, lesquels ont été admis comme étant nocifs pour l’espèce humaine, ainsi que pour l’environnement par de nombreuses études[3].
En effet, les scientifiques ne contestent plus les cas d’intoxications du fait de radiations. Elles sont également liées à des maladies cardiovasculaires, ainsi qu’à différents types de cancers tels que celui de la colonne vertébrale ou des poumons. En outre, il existe des rapports d’exposition aux radiofréquences associée à des cas de modifications de l’humeur, et même d’anomalies génétiques.
Bien qu’elles soient invisibles, les radiofréquences sont tout aussi réelles que n’importe quelle autre manifestation matérielle observable par l’œil humain. Et comme tout autre phénomène physique, celles-ci peuvent être mesurées, dans ce cas avec des dispositifs tels que les compteurs CEM (champ électromagnétique). Ceux-ci sont facilement disponibles en ligne et permettent aux utilisateurs de surveiller l’intensité du rayonnement électromagnétique dans une zone donnée, et indique généralement des taux phénoménaux de radiations, surtout en ville.
Pour ce qui est de ces émissions radios, Claire Edwards, membre des Nations Unies de 1999 à 2017 et l’une des principales figures contre le déploiement massif d’installations 5G, a fait part de ses préoccupations au Secrétaire général et aux autres membres du Comité. Dans son discours de cinq minutes en 2019, elle rapporte ses conclusions :
« Depuis décembre 2015, le personnel du Centre international de Vienne a été exposé à des radiations électromagnétiques sans pareil (...), les niveaux d’expositions publiques actuels sont d’au moins un quintillion, -soit dix-huit zéros- au-dessus des taux de radiations naturelles, selon le professeur Olle Johansson de l’institut Karolinska en Suède. Les effets biologiques très dangereux des CEM ont été documentés par des milliers d’études depuis 1932. »