Près de 500 espèces en danger : les menaces
La pêche aux ailerons
Le shark finning consiste à pêcher des requins et à leur couper les ailerons. Le reste du corps agonisant est rejeté à la mer. Faute de nageoire pour nager et donc s’alimenter en oxygène, et compte tenu des hémorragies consécutives à cette pêche, le requin meurt immanquablement. Cette pratique engendre un gaspillage considérable vu que seule 3 à 5 % de la masse du requin est exploitée. Le corps du requin, avec son fort taux d’urée, contamine les autres poissons et un stockage séparé serait nécessaire et donc peu rentable.
La pêche en elle-même n’est pas très coûteuse et une livre d’ailerons peut se vendre jusqu’à 200/250$US. Seuls ceux-ci sont exploités, conduisant à de véritables massacres mettant en péril les écosystèmes de nos océans.
Le finning est certainement la cause la plus importante du déclin des populations mondiales de requins. Cela a poussé les États-Unis en 2000 à légiférer pour interdire cette pratique dans les eaux américaines. L’Europe a fait de même en 2003. Toutefois, si la France n’en a pas demandé, des dérogations sont accordées aux pêcheurs, notamment l’Espagne pour près de 200 bateaux. SHARK ALLIANCE œuvre à une meilleure législation et un meilleur contrôle de la pêche des requins en Europe notamment.
La pêche à la palangre
Les palangriers ou long liners mettent à l’eau de gigantesques lignes de pêche, nanties d’hameçons auxquels sont fixés des appâts tous les 3m environ. Ces lignes sont ensuite déroulées à la suite des bateaux qui les laissent traîner avant de les remonter. On utilise une longue ligne-mère faite de nylon monofilament à laquelle sont attachés des centaines ou des milliers d’avançons, chacun terminé par un seul hameçon appâté. La ligne-mère peut être longue de 9 à 185 km. Elle est attachée à des lignes de surface qui la maintiennent suspendue dans l’eau, ces mêmes lignes étant attachées à des bouées, munies parfois d’un mât porte-pavillon, d’une bouée lumineuse ou d’une radio-balise. Beaucoup de prises sont rejetées mortes à la mer, victimes de la pêche accidentelle.
La pêche à la palangre est interdite dans de nombreux pays mais elle reste pratiquée dans les eaux internationales. Les contrôles sont difficiles. Pour lutter contre ce type de pêche, vous pouvez vous renseigner auprès de votre poissonnier sur la provenance des poissons que vous mangez et la façon dont ils ont été pêchés.
Les filets dérivants
Ce sont de larges et longs filets droits (en une seule nappe) laissés provisoirement dérivant au large par les pêcheurs.
Ils sont utilisés dans le Pacifique Sud par les pêcheurs asiatiques pour pêcher le thon et ailleurs pour pêcher des espèces pélagiques et démersales telles que sardine, bar, maquereau, hareng. Mais cette technique capture toutes sortes d’espèces non-cibles dont des dauphins, des baleines et des tortues : plus de 300 000 cétacés sont victimes de ces filets chaque année.
La convention de Wellington de 1989 a interdit les filets dérivants de plus de 2,5 km dans le Pacifique. Le Japon a alors arrêté la pêche au filet dérivant en 1992.
Les filets génèrent des impacts environnementaux directs (surpêche) ou indirects (prises involontaires). Même des filets d’apparence modeste ou fragiles peuvent capturer et noyer de grandes espèces de cétacés, ou requins. Des recherches sont en cours depuis les années 1980 pour réduire leur impact.
Ces filets génèrent de gros impacts environnementaux directs (surpêche) et indirects (prises involontaires). Même des filets plus modestes et fragiles peuvent être un piège pour des cétacés ou des requins. Des recherches sont menées depuis les années 1980 afin de trouver les moyens de réduire leur impact. On peut s’interroger sur le fait que rien de satisfaisant ne semble avoir été trouvé après 30 ans de recherche…
Les filets perdus en mer (suite à des tempête ou accrochage avec grand cétacé, cargo, sous-marin, etc) peuvent devenir des macro-déchets. Longtemps après leur perte, ils peuvent continuer à piéger des poissons ou d’autres animaux d’autant plus longtemps qu’ils sont faits en matière synthétique solide et peu dégradable (nylon..) et que n’importe quel objet flottant en surface ou près de la surface entre deux eaux attire les poissons. Certains de ces « filets fantômes » s’accrochent sur les récifs ou sur des épaves qui deviennent alors des pièges pour de nombreux animaux marins. D’autres, plus ou moins déchiquetés par la mer ou les hélices de navires finissent par être rejetés dans les laisses de mer. De petits morceaux de filets couverts de pontes de poissons ou d’autres organismes marins peuvent être ingérés par des oiseaux marins (albatros,...).
Pour information, le Département sud-africain, impliqué – en théorie - dans la protection de requins, planifiait d’installer, pendant la Coupe du Monde de Football 2010, « des filets de protection » garnis de crochets énormes tous les 3 ou 5 mètres, le long de la côte Durban sur 5km pour éviter toute attaque de requin.
Les filets sont installés à 2m de profondeur et font 6m de haut : les poissons se prennent sur les hameçons et deviennent des proies faciles pour les requins qui sont attirés par le bruit qu’ils émettent. Ces proies faciles sont de véritables pièges pour les requins qui meurent sur ces crochets.
Mais ces requins n’auraient probablement jamais été là s’ils n’avaient perçu les proies empalées sur ces hameçons…
De plus, aucune attaque de requins n’a été enregistrée depuis des années ; cette justification devenant caduque, quel est donc l’intérêt sous-jacent ?
Ces filets sud-africains ont tué plus de 35000 animaux (requins, dauphins, requins-baleines, tortues, etc.) entre 1970 et 2000, sans prendre en compte toutes les générations d’animaux qui n’ont pas pu naître de ces parents morts.
Les principales pêches aux requins
N’hésitez pas à demander comment ont été pêchés les poissons que vous consommez : cela permettra une prise de conscience également chez ceux qui les vendent ou les préparent…
La disparition des proies
Du fait de la surpêche, des prises accidentelles, et de la dégradation des océans (pollution), la disparition des proies (poissons tels que les thons, …) pèse aussi telle une menace sur l’avenir du requin.
Un maillon indispensable à la chaîne trophique
Le requin se situe au sommet de la chaîne alimentaire ; son rôle de prédateur est essentiel pour l’équilibre des océans. Il est le super-prédateur le plus ancien que la Terre porte à ce jour...avant l’homme.
Prédateur
- sur des animaux affaiblis (rôle de nettoyeur)
- sur des proies en bonne santé (rôle d’équilibrage des populations)
- charognard s’alimentant d’animaux morts (rôle de fossoyeur)
mais aussi Proie
- de l’orque, cétacé des mers tempérées
- de requins plus forts et plus grands
- occasionnellement pour un gros poulpe ou un crocodile de mer
- de poissons tels que le lutjan rouge (sur juvéniles de requins) et mérou géant (sur adultes)
- de l’homme …
Comment aider à la préservation ?
- Interdire la pêche aux requins et le finning en s’informant (pétitions, réunions,…)
- Étendre l’interdiction de la pêche à la palangre et des filets dérivants
- Se renseigner auprès de son poissonnier et l’informer le cas échéant
- Interdire les filets en nylon et matières plastiques au profit de filets de pêche en matière dégradable
- Créer des corridors de protection
- (S’) informer et agir auprès de nos représentants au gouvernement, à l’Union européenne, via SHARK ALLIANCE notamment.