TENDUA - Association pour la sauvegarde de la biodiversité

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ACTUALITES INTERNATIONALES

Russie : mort d’une panthère de l’Amour

Fin décembre 2011, les rangers d’une réserve de la région de Primorié ont trouvé le cadavre d’une panthère de l’Amour.
Au début de l’automne 2011, les scientifiques de l’Académie des Sciences de Russie ont équipé d’un collier satellite un mâle adulte baptisé alors « Ouzor » (« Arabesque »). L’animal pesait 62kg et était en excellente santé, âgé de 5 ou 6 ans.

Panthère de l’Amour au Parc des Félins, France
M. Dupuis

Durant l’automne et au début de l’hiver, les pièges-photos ont donné à plusieurs reprises des clichés de Ouzor en pleine forme. Cet animal a été retrouvé abattu, vraisemblablement par erreur, par des braconniers 4 ou 5 semaines plus tôt. Le 31/12/11, les rangers et les scientifiques appelés sur place ont trouvé à environ 130-150 m de là, les restes d’un cerf sika, abattu et dépecé par des braconniers à peu près à la même époque.
Il a été établi que le mâle panthère a du être tué vers le 10 ou 15/11/11, juste avant que la neige ne s’installe.
Le braconnier a tiré depuis un point haut vers le bas à une distance de 130-150 m. Étant donné la végétation à cet endroit, il a pu le prendre pour un cervidé, ou alors pou une panthère, mais ayant aperçu le collier satellite, il aura décidé de laisser la dépouille de Ouzor.


Récif corallien et blanchissement des coraux

Les récifs coralliens occupent moins de 1% de la surface de la Terre. Ils abritent cependant le quart des espèces de poissons marins connus à ce jour, et des milliers d’espèces appartenant à d’autres groupes zoologiques tels que les invertébrés marins, mammifères, etc. En effet, l’écosystème récifal, dont la structure est construite par les coraux, est, avec les forêts tropicales, l’écosystème le plus riche en biodiversité ainsi que le plus complexe et le plus productif de la planète.
Les coraux vivent principalement dans des zones peu profondes, assez près de la surface de la mer, dans les eaux salées des mers tropicales où la température se situe entre 20 et 32°C et où la clarté de l’eau permet à la lumière de pénétrer.

Vivre en symbiose
Les récifs coralliens sont constitués de milliards de petits animaux, les polypes, qui vivent en symbiose avec des algues microscopiques appelées les zooxanthelles. Les deux espèces sont utiles les unes aux autres en s’offrant abri et nourriture. Les zooxanthelles sont des plantes qui réalisent la photosynthèse à l’aide de la lumière du soleil en puisant le CO2 dissous dans l’eau pour produire de l’oxygène et de la nourriture indispensables aux polypes. De leur côté, les polypes protègent les zooxanthelles, respirent de l’oxygène, émettent du CO2 et fournissent à leurs hôtes des nutriments issus de leurs propres déchets.
Chaque polype vit à l’intérieur d’une coquille de carbonate de calcium. Les polypes s’assemblent pour former la structure complexe caractéristique des coraux alors que les zooxanthelles sont à l’origine de leur couleur.

Corail en train de se nourrir, Egypte
M. Dupuis

Les menaces
Les modifications environnementales que nous connaissons à l’heure actuelle ont des effets destructeurs sur cette association dans plusieurs endroits de la planète. Une modification de la température de l’eau (la mer se réchauffe plus vite que prévu par les scientifiques), de sa salinité, des changements de courant, une forte tempête ou encore certaines conditions exceptionnelles comme un tsunami « dérangent » le corail et créent un stress. Une variation de pH de l’eau, une acidification due à une augmentation du gaz carbonique dissous, une modification chimique de l’eau, des apports en nitrates et en phosphates (agriculture) génèrent également du stress.

Dans ces cas-là, le corail s’affaiblit, reçoit moins d’oxygène et finit par expulser ses zooxanthelles sans lesquelles il ne peut pourtant survivre. Et c’est à ce moment-là que la décoloration ou blanchissement intervient. Il arrive que les zooxanthelles réintègrent leur corail mais en cas de stress est trop important, les zooxanthelles ne reviennent pas et le corail meurt, envahi par les algues (algues d’autres espèces qui poussent en surfaces et qui sont invasives).

Corail mort à Rangiroa, Tuamotu, Polynésie Française
M. Dupuis

Une autre menace pèse aussi sur les coraux : l’Acanthaster, une étoile de mer invasive qui recouvre le corail de son estomac afin de l’ingérer. C’est un réel problème pour le corail, à Tahiti notamment.

Le premier blanchissement observé date de 1979. Depuis, on parle régulièrement du blanchissement des coraux. Il ne s’agit plus de cas isolés mais de zones entières de récifs qui blanchissent puis meurent. Ce phénomène a été observé un peu partout, et notamment sur la Grande Barrière de corail.

Carte mondiale du blanchissement des coraux
Internet

Outre les phénomènes naturels, ce sont les activités humaines qui sont responsables du blanchissement des coraux : bien sûr, l’agriculture déjà mentionnée, mais aussi la construction de complexes touristiques et le rejet des constructions à la mer, les eaux usées ayant des concentrations variables en produits toxiques. Le tout-à-l’égout est souvent transformé en « tout-à-la-mer »...

Quel sera l’impact de la disparition des coraux ?
Les coraux diminuent la quantité de gaz carbonique de l’atmosphère de la planète.
Le squelette corallien est constitué de cristaux d’aragonite, c’est-à-dire de carbonate de calcium. Le calcium existe en grande quantité dans l’eau et le « carbonate » n’est autre que du gaz carbonique dissous. Ce dernier est proportionnel au gaz carbonique présent dans l’air. Les coraux transforment donc ce CO2 en squelette rigide et participent à leur façon à la purification de l’atmosphère.
Une acidification de l’eau de mer tuera non seulement les coraux mais la lente dissolution de leurs squelettes calcaires permettra la restitution du CO2, lequel repassera proportionnellement dans l’atmosphère terrestre…


Egypte : chez les dugongs de mer Rouge

Une bonne nouvelle ! Suite à l’accouplement en mai 2010 vu par quelques heureux plongeurs sur la côte sud de la mer Rouge égyptienne, on nous a rapporté la naissance d’un bébé dugong, aperçu en novembre dernier. Pour mémoire, la gestation dure entre 12 et 13 mois et le petit, unique, reste auprès de sa mère pendant 18 mois à 2 ans. Espérons que ce petit grandira tranquillement dans son groupe.


Norvège : coffre-fort sur un archipel

Source le Monde 7/03/12
Il existe, sur l’île du Spitzberg dans l’archipel du Svalbard, entre le nord du pays et le pôle Nord, une chambre forte mondiale, un entrepôt construit dans le permafrost où des centaines de milliers d’échantillons du monde entier sont stockés depuis 2008. Quel est donc ce trésor ? Des graines d’amarante des anciens Incas, de blé rare du Pamir, des pois et autres grains d’orge et semences du Costa Rica, Tadjikistan, Arménie, Syrie, États-Unis…
1400 banques mondiales et collections de gènes peuvent ainsi assurer la sauvegarde de leurs propres fonds à l’une des 4 occasions annuelles d’ouverture du coffre-fort norvégien. Et ce n’est pas forcément un luxe : en février, la banque de graines des Philippines a brûlé ; fin 2011, ce sont les banques thaïlandaises qui ont été inondées, et on connaît les menaces qui pèsent sur l’institut Vavilov ; en Irak et en Afghanistan, les banques ont été pillées.
Ce sont désormais 741 471 graines qui sommeillent au Svalbard, à -18°C…

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