TENDUA - Association pour la sauvegarde de la biodiversité

Newsletter N°9

KIRGHIZISTAN : une victoire majeure pour les panthères des neiges !

Source SLT – 06/02/2013
Les panthères des neiges du Kirghizistan viennent d’obtenir un territoire plus vaste et plus sûr ; Le Premier Ministre kirghize, Jantoro Satybaldiev, a signé un décret élargissant de 150 km2 la réserve naturelle protégée d’État Sarychat-Ertash, soit une expansion de 12%, équivalente à environ deux fois la taille de Manhattan !
La réserve Sarychat-Ertash est le premier habitat du léopard des neiges au Kirghizistan. Cependant les frontières de la réserve restaient encore mal définies ; les intérêts miniers et de la chasse menaçaient de plus en plus la sécurité du félin ces dernières années.
Récemment, le Snow Leopard Trust a collaboré avec le Réseau Snow Leopard (SLN), avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), le Centre de Développement Humain « Tree of Life » et d’autres ONG locales afin d’exprimer activement leur préoccupation au sujet des explorations géologiques qui ont été initiées dans la vallée de Koyondu, à l’intérieur de la zone tampon de la réserve Sarychat-Ertash.

Un territoire plus sûr pour la panthère des neige.
Un territoire plus sûr pour la panthère des neige.
© Kyle McCarthy-SLT

Les efforts communs ont permis de démontrer au Parlement kirghize l’importance de cette région pour la conservation de la panthère des neiges.
Suite aux exposés communs et à une visite de la vallée de Koyondu animées par des experts, dont le coordonnateur du Programme du Snow Leopard Trust du Kirghizistan, Kouban Jumabaev, le Parlement kirghize a annulé tous les certificats délivrés antérieurement en faveur de l’exploration minière à l’intérieur du parc, élargissant donc de fait la zone protégée de 150 km2. Les explorations géologiques à l’intérieur de la réserve ont depuis été arrêtées.
Le gouvernement a officiellement approuvé la nouvelle plus grande zone protégée : par la décision du gouvernement kirghize № 48 du 1er février 2013, « À propos de l’approbation des nouvelles frontières de la réserve naturelle d’État de Sarychat-Ertash », la frontière de la réserve a été officiellement établie. La dernière signature manquante sur le document officiel a été mise début février par le Premier Ministre de la République kirghize, Jantoro Satybaldiev.

Lac Petrov, Kirghizistan
Lac Petrov, Kirghizistan
© Mirjam Leuze -SLT

Selon ce nouveau document, la taille de la réserve naturelle d’État de Sarychat-Ertash est maintenant de 149117,9 hectares (environ 1500 km2), contre précédemment 134140 hectares. Un certificat d’État de la réserve sera publié prochainement, montrant les frontières exactes de l’aire protégée. Ni l’exploitation minière, ni la chasse ne seront autorisées à l’intérieur de ces frontières. Espérons que le parc aura les moyens de contrôle nécessaires pour éviter tout braconnage…

En tant que première aire protégée du pays, le Sarychat-Ertash est un élément crucial de l’avenir à long terme du félin au Kirghizistan. Situé dans le centre de Tien-Shan, il protège les habitats de la panthère des neiges et de ses proies, telles que l’argali (Ovis ammon), le bouquetin (Capra ibex), la marmotte (Marmota baibacina) et d’autres espèces rares. La nouvelle extension couvre une migration importante et une aire de reproduction pour l’argali, l’une des premières sources de nourriture des panthères des neiges au Kirghizistan.

Voir la carte de Sarychat-Ertash sur protectedplanet.net


AUSTRALIE : le parc de Kakadu sauvé de la prédation d’AREVA

Source : le Monde du 19/02/13
AREVA avait de grands projets pour les terres septentrionales d’Australie : en extraire 14 000 tonnes d’uranium pour un gisement estimé à 2 milliards de dollars, selon ABC News Australie. Mais pour une fois, ce ne sont pas les intérêts financiers qui ont prévalu…
Ce gisement découvert dans les années 70 d’une superficie d’environ 12 km2 sur le territoire de Koongarra avait été exclu du parc national de Kakadu. De fait, il ne bénéficiait plus d’aucune protection légale. Jeffrey Lee, propriétaire traditionnel de cette terre s’est battu avec sa communauté et a obtenu en 2012 le classement au patrimoine mondial de l’Unesco, puis la réintégration pleine de cette terre au parc national en février 2013.
GIFLe journal australien ABC News rapporte : « le gouvernement a déclaré que le géant de l’énergie Areva avait formellement demandé que la nomination de Koongarra soit retirée de l’agenda de la rencontre » [entre la délégation australienne et le comité de l’Unesco]. Le journal avance également que Jeffrey Lee a reçu « d’énormes « pressions » pour cesser d’entraver les projets miniers d’Areva, et aurait pu devenir « l’homme le plus riche d’Australie » s’il avait cédé. « Il est légitime d’estimer que ces offres d’Areva relevaient de la corruption, pas nécessairement sur le plan juridique mais assurément sur le plan moral », accuse l’Observatoire du nucléaire.

Koongarra, Territoire du Nord, Australie
Koongarra, Territoire du Nord, Australie
© antinuclear.net

Quoi qu’il en soit, Jeffrey Lee a fait savoir, sur le site australien The Age, que « le fait que les Blancs m’offrent ceci ou cela ne m’intéresse pas », et qu’il n’était pas « intéressé par l’argent. J’ai un travail. Je peux acheter de la nourriture, je peux aller pêcher et chasser ». Sur le site Environment News Service, il explique aussi : « J’ai dit non aux mines d’uranium à Koongarra, car je crois que la terre et les croyances propres à ma culture sont plus importantes que l’exploitation minière et l’argent va et vient, mais la terre est toujours là, subsiste toujours si nous nous en occupons, et s’occupera toujours de nous. »

Après une bataille de 34 ans pour éviter l’exploitation de l’uranium sur ses terres ancestrales de Koongarra, Djok Senior Traditional Owner Jeffrey Lee s’est assis à la Chambre des Représentants le 6 février 2013 pour voir sa terre enfin protégée.

Portfolio

  • Entomobrya muscorum, 60x
  • Orchesella villosa x10

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